Les normes de qualité des eaux de consommation humaine (Eaux Destinées à la Consommation Humaine)
s'appuient sur une réglementation :
Elles reposent sur une quantification physicochimique de plusieurs dizaines de polluants pouvant être présents dans l'eau.
Les autorités sanitaires affirment que : "En l’absence de consignes particulières des autorités sanitaires locales, l’eau du robinet peut être consommée sans risque".
http://www.developpement-durable.gouv.fr/Une-eau-du-robinet-de-qualite-et.html
En février 2019, un projet d'indicateur global de la qualité de l'eau, élaboré par la direction générale de la santé (DGS) et les agences régionales de santé (ARS), est proposé pour fournir une information plus claire et synthétique aux consommateurs. L'idée est d'attribuer à l'eau distribuée, grâce à un code couleur, quatre niveaux d'impacts sanitaires (bonne, suffisante, insuffisante, mauvaise).
Qu'en est-il ? Comment prouver cette assertion qui indique qu'une eau potable est consommable sans danger sanitaire tout au long de la vie ?
Quid notamment des milliers d'autres substances indésirables potentiellement présentes dans les eaux du réseau ? (leur nombre est très variable et fonction 1) de la qualité des brutes ("eaux naturelles") et 2) de la qualité des process de potabilisation locaux)
Or, ces normes EDCH s’avèrent cependant scientifiquement obsolètes, inadéquates, et inopérantes pour rendre compte de la qualité d’une eau de
consommation humaine. Pourquoi ? Plusieurs critiques étayées peuvent être adressées En effet, la quantification aussi précise soit-elle de
polluants n’apporte aucun renseignement utile sur leurs impacts sanitaires.
Un argumentaire officiel basé sur une méthodologie "faussement rassurante" concernant la fiabilité des limites de qualité :
https://www.cieau.com/leau-et-votre-sante/qualite-de-leau/quelles-normes-de-qualite-pour-leau-potable/
De plus, la logique de la quantification des polluants avec la fixation de seuils de toxicité (limites de qualité) est inadéquate pour des substances comme les perturbateurs endocriniens pour lesquels "la dose ne fait pas le poison" du moins pas de manière linéaire. Ainsi, une centaine de scientifiques, spécialistes
de ces substances, qui ont signé l’appel « Halte à la manipulation de la
science» indique que «Les
perturbateurs endocriniens ne sont pas des substances comme les autres» :
https://www.reseau-environnement-sante.fr/pollution-de-leau-il-est-temps-de-changer-des-normes-obsoletes/
Ajoutons que cette logique de seuil est aussi obsolescente que celle de la DJA (Dose Journalière Admissible)
* * *
les normes EDCH ne prennent pas en compte :
1) L'intégralité des substances qui constituent la formulation commerciale des pesticides (fongicides, herbicides, insecticides...) car seul le principe actif est évalué et non l'ensemble (matière active + adjuvants).
Or, des biologistes comme G. E. Séralini
(http://www.hindawi.com/journals/bmri/2014/179691/ ),
Robert Bellay (http://www.biologie-journal.org/articles/jbio/abs/2007/03/jbio073013/jbio073013.html)
ou encore Bradberry en 2004! (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15862083) ont clairement mis cette synergie en évidence.
A écouter également (de 8'.37 à 16'.12), la charge scientifiquement
implacable, claire et argumentée du biologiste Nicolas Defarge contre la
toxicité des adjuvants du Roundup et l’impérieuse nécessité dans toute étude
toxicologique, digne de cette discipline scientifique, de prendre en compte les
mélanges présents dans les formulations commerciales de pesticides et non les
seuls principes actifs (à l’exemple du glyphosate dans le Roundup)
2) Les effets cocktail
De surcroit, il existe des synergies possibles entre polluants (effet “cocktail”) or, chacun d'entre eux est testé individuellement:
http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/02/03/pesticides-toxiques-invisibles-et-omnipresents_4858846_3244.html#oT08YIZQo6e8pSVj.99)
Mélanges de produits chimiques et «l'effet cocktail» :
https://echa.europa.eu/fr/chemicals-in-our-life/hot-topics/chemical-mixtures-and-the-cocktail-effect
Perturbateurs
endocriniens : un « cocktail » toxique pour l’homme :
Effet reprotoxique d'un mélange de pesticides à faible dose chez la souris
https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/ehp2877
L'effet cocktail des polluants de l'eau du
robinet serait source de cancers :
Cumulative risk analysis of carcinogenic contaminants in United States
drinking water :
3) L’impact des faibles doses, à l’exemple des
perturbateurs endocriniens comme le Bisphénol A, qui de plus ne présentent pas de relation dose-effet linéaire démontrant la non pertinence de fixer une valeur seuil toxicologique :
http://ehp.niehs.nih.gov/0900887/
L'évaluation des faibles doses :
Quelle que soit la substance ou
le polluant en cause, la problématique des faibles doses se noue autour de
trois dimensions : 1) la durée d’exposition, qui double la problématique de la
stabilité des mesures sur le long terme ; 2) la possibilité d’effets cocktail ;
3) la prise en compte de périodes de vulnérabilité, bien au-delà du cas
classique de la sensibilité in utero.
http://revue-sesame-inra.fr/perturbateurs-la-question-de-levaluation-66/
4) La longue cohorte des produits de dégradation
des polluants, autrement les normes ne "regardent" que la partie visible l'iceberg toxicologique !
Voici l'extrait d'un article :
«… A Lausanne, 300 substances
sont recherchées dans les échantillons d’eau. Mais il faudrait en rechercher
près de 100'000 pour obtenir une carte exhaustive des micropolluants… »
5) Le fait que les eaux du robinet et les eaux
embouteillées contiennent de nombreuses bactéries porteuses de gènes
d’antibiorésistance qui occasionnent chaque année, plusieurs milliers de morts par maladies
nosocomiales dans les hôpitaux français.
6) les bases toxicologiques des EDCH sont établies sur des
modèles animaux, or de nombreuses expérimentations montrent clairement
qu’aucune espèce ne peut constituer le modèle d’une autre.
https://antidote-europe.eu/animal-pas-modele-biologique-homme/
Qu'en est-il des essais sur animaux?
Néanmoins, il
faut reconnaitre à travers l’exemple de l’évaluation de l’exposition aux Perturbateurs Endocriniens et leur
impact sur la santé humaine, l’existence de difficultés méthodologiques liées
aux faibles doses, à la nature chronique de l’exposition et à l’effet «cocktail»
http://www.cancer-environnement.fr/274-Perturbateurs-endocriniens.ce.aspx
In fine, ces normes EDCH
s’avèrent inadéquates, scientifiquement obsolètes et inopérantes pour rendre compte de la qualité d’une eau de
consommation humaine. En effet, la quantification aussi précise soit-elle de
polluants n’apporte aucun renseignement utile sur leurs impacts sanitaires.
Au
final, il faut bien convenir que seuls, à priori des tests sur le vivant (microbes,
végétaux, animaux, humains et de types In vitro, In vivo ou clinique) sont à
même de nous renseigner sur la salubrité d’une eau.
Il faut cependant noter que bien souvent, les résultats des tests sur animaux utilisés notamment en pharmacologie ne sont pas pertinents
quand ils sont appliqués à l'homme. Ainsi, l'association "Antidote"
développe un argumentaire étayé indiquant qu'aucune espèce n'est un
modèle biologique fiable pour une autre espèce :
1) "Pourquoi, l'animal n'est pas le modèle biologique de l'homme" :
http://antidote-europe.org/animal-pas-modele-biologique-homme/
2) "La recherche animale est obsolète"
http://antidote-europe.org/recherche-animale-obsolete/
Ne pas confondre normes de potabilité de l'eau et normes de santé
Nous proposons donc de
substituer l’actuelle approche analytique
et physicochimique reposant sur la notion d’eau potable, qui signifie que l’eau ne doit pas nuire à la santé,
par une vision globale reposant sur l’utilisation
de modèles biologiques complétés par des profils physicochimiques et fondée
sur le concept d’eau biocompatible
que nous définissons comme une eau favorable à la santé.
Ce constat liminaire posé, l’absence de référentiel en
matière d’évaluation de la qualité des eaux de boisson nécessite de proposer un
canevas méthodologique à la fois pertinent et novateur quant à l’objectif
recherché, rigoureux et global dans la démarche, et assorti d’un coût optimisé.
La trame complète de ce
dispositif d’évaluation, issu de plusieurs années de recherche, comprend trois phases d’analyses complémentaires :
Voir :