vendredi 12 octobre 2018

QUALITE DE L'EAU : Les normes de qualité de l'eau (EDCH) sont obsolètes

Les normes de qualité des eaux de consommation humaine (Eaux Destinées à la Consommation Humaine)  s'appuient sur une réglementation :



Elles reposent sur une quantification physicochimique de plusieurs dizaines de polluants pouvant être présents dans l'eau.

Les autorités sanitaires affirment que : "En l’absence de consignes particulières des autorités sanitaires locales, l’eau du robinet peut être consommée sans risque".

http://www.developpement-durable.gouv.fr/Une-eau-du-robinet-de-qualite-et.html

 En février 2019, un projet d'indicateur global de la qualité de l'eau, élaboré par la direction générale de la santé (DGS) et les agences régionales de santé (ARS), est proposé pour fournir une information plus claire et synthétique aux consommateurs. L'idée est d'attribuer à l'eau distribuée, grâce à un code couleur, quatre niveaux d'impacts sanitaires (bonne, suffisante, insuffisante, mauvaise). 

Qu'en est-il ? Comment prouver cette assertion qui indique qu'une eau potable est consommable sans danger sanitaire tout au long de la vie ? 

Quid notamment des milliers d'autres substances indésirables potentiellement présentes dans les eaux du réseau ? (leur nombre est très variable et fonction 1) de la qualité des brutes ("eaux naturelles") et 2) de la qualité des process de potabilisation locaux)

Or, ces normes EDCH s’avèrent cependant scientifiquement obsolètes, inadéquates, et inopérantes pour rendre compte de la qualité d’une eau de consommation humaine. Pourquoi ? Plusieurs critiques étayées peuvent être adressées En effet, la quantification aussi précise soit-elle de polluants n’apporte aucun renseignement utile sur leurs impacts sanitaires.

Un argumentaire officiel basé sur une méthodologie "faussement rassurante" concernant la fiabilité des limites de qualité :

https://www.cieau.com/leau-et-votre-sante/qualite-de-leau/quelles-normes-de-qualite-pour-leau-potable/ 


De plus, la logique de la quantification des polluants avec la fixation de seuils de toxicité (limites de qualité) est inadéquate pour des substances comme les perturbateurs endocriniens pour lesquels "la dose ne fait pas le poison" du moins pas de manière linéaire. Ainsi, une centaine de scientifiques, spécialistes de ces substances, qui ont signé l’appel « Halte à la manipulation de la science» indique que «Les perturbateurs endocriniens ne sont pas des substances comme les autres»  :
https://www.reseau-environnement-sante.fr/pollution-de-leau-il-est-temps-de-changer-des-normes-obsoletes/ 

Ajoutons que cette logique de seuil est aussi obsolescente que celle de la DJA (Dose Journalière Admissible)


 * * *
les normes EDCH ne prennent pas en compte :

  1) L'intégralité des substances qui constituent la formulation commerciale des pesticides
(fongicides, herbicides, insecticides...) car seul le principe actif est évalué et non l'ensemble (matière active + adjuvants).
 
Or, des biologistes comme  G. E. Séralini 

(http://www.hindawi.com/journals/bmri/2014/179691/ ), 

Robert Bellay (http://www.biologie-journal.org/articles/jbio/abs/2007/03/jbio073013/jbio073013.html
 
ou encore Bradberry en 2004!  (http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/15862083) ont clairement mis cette synergie en évidence.


A écouter également (de 8'.37 à 16'.12), la charge scientifiquement implacable, claire et argumentée du biologiste Nicolas Defarge contre la toxicité des adjuvants du Roundup et l’impérieuse nécessité dans toute étude toxicologique, digne de cette discipline scientifique, de prendre en compte les mélanges présents dans les formulations commerciales de pesticides et non les seuls principes actifs (à l’exemple du glyphosate dans le Roundup)
https://vimeo.com/188269163

La variabilité des valeurs seuils de limites de qualité selon les pays

 

 2) Les effets cocktail
De surcroit, il existe des synergies possibles entre polluants (effet “cocktail”) or, chacun d'entre eux est testé individuellement:
http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/02/03/pesticides-toxiques-invisibles-et-omnipresents_4858846_3244.html#oT08YIZQo6e8pSVj.99)

Mélanges de produits chimiques et «l'effet cocktail» :
https://echa.europa.eu/fr/chemicals-in-our-life/hot-topics/chemical-mixtures-and-the-cocktail-effect
Perturbateurs endocriniens : un « cocktail » toxique pour l’homme :

Effet reprotoxique d'un mélange de pesticides à faible dose chez la souris

https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/ehp2877 


L'effet cocktail des polluants de l'eau du robinet serait source de cancers : 

 

Cumulative risk analysis of carcinogenic contaminants in United States drinking water : 

3) L’impact des faibles doses, à l’exemple des perturbateurs endocriniens comme le  Bisphénol A, qui de plus ne présentent pas de relation dose-effet linéaire démontrant la non pertinence de fixer une valeur seuil toxicologique :
http://ehp.niehs.nih.gov/0900887/

L'évaluation des faibles doses :

Quelle que soit la substance ou le polluant en cause, la problématique des faibles doses se noue autour de trois dimensions : 1) la durée d’exposition, qui double la problématique de la stabilité des mesures sur le long terme ; 2) la possibilité d’effets cocktail ; 3) la prise en compte de périodes de vulnérabilité, bien au-delà du cas classique de la sensibilité in utero.
http://revue-sesame-inra.fr/perturbateurs-la-question-de-levaluation-66/

4) La longue cohorte des produits de dégradation des polluants, autrement les normes ne "regardent" que la partie visible l'iceberg toxicologique !

Voici l'extrait d'un article :
«… A Lausanne, 300 substances sont recherchées dans les échantillons d’eau. Mais il faudrait en rechercher près de 100'000 pour obtenir une carte exhaustive des micropolluants… »

5) Le fait que les eaux du robinet et les eaux embouteillées contiennent de nombreuses bactéries porteuses de gènes d’antibiorésistance qui occasionnent chaque année,  plusieurs milliers de morts par maladies nosocomiales dans les hôpitaux français.

6) les bases toxicologiques des EDCH sont établies sur des modèles animaux, or  de nombreuses expérimentations montrent clairement qu’aucune espèce ne peut constituer le modèle d’une autre.

https://antidote-europe.eu/animal-pas-modele-biologique-homme/

Qu'en est-il des essais sur animaux? 

https://echa.europa.eu/fr/animal-testing-under-reach


Néanmoins, il faut reconnaitre à travers l’exemple de l’évaluation de l’exposition aux Perturbateurs Endocriniens et leur impact sur la santé humaine, l’existence de difficultés méthodologiques liées aux faibles doses, à la nature chronique de l’exposition et à l’effet «cocktail»
 
http://www.cancer-environnement.fr/274-Perturbateurs-endocriniens.ce.aspx 
 
In fine, ces normes EDCH s’avèrent inadéquates, scientifiquement obsolètes et inopérantes pour rendre compte de la qualité d’une eau de consommation humaine. En effet, la quantification aussi précise soit-elle de polluants n’apporte aucun renseignement utile sur leurs impacts sanitaires. 

Au final, il faut bien convenir que seuls, à priori des tests sur le vivant (microbes, végétaux, animaux, humains et de types In vitro, In vivo ou clinique) sont à même de nous renseigner sur la salubrité d’une eau. 

 Il faut cependant noter que bien souvent, les résultats des tests sur animaux utilisés notamment en pharmacologie ne sont pas pertinents quand ils sont appliqués à l'homme. Ainsi, l'association "Antidote" développe un argumentaire étayé indiquant qu'aucune espèce n'est un modèle biologique fiable pour une autre espèce : 

1) "Pourquoi, l'animal n'est pas le modèle biologique de l'homme" :

 http://antidote-europe.org/animal-pas-modele-biologique-homme/ 

 2) "La recherche animale est obsolète"

http://antidote-europe.org/recherche-animale-obsolete/


Ne pas confondre normes de potabilité de l'eau et normes de santé

http://www.aqueduc.info/Ne-pas-confondre-normes-de






En conséquence, aucun dispositif de normalisation ne permet donc d’apprécier à ce jour, l’impact sanitaire réel de la qualité de l’eau sur le vivant.

Quelques ONGs notamment "Green cross" souligne ce problème méthodologique :

"Les méthodes classiques d’analyse chimique sont indispensables mais doivent évoluer vers des outils plus dynamiques et surtout être complétées par des tests biologiques…"

Livret "Eau : les clefs pour agir", page 9

http://gcft.fr/wp-content/uploads/2014/06/LIVRET-EAU_GREENCROSS-FINAL-2-sous-embargo-jusque-11-juin.pdf 

 La toxicologie classique bousculée...

 https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/09/03/les-deux-tiers-des-residus-de-pesticides-dans-l-alimentation-sont-des-perturbateurs-endocriniens-potentiels_5349756_3244.html

 En résumé, un tableau de l'incohérence et de l'invalidité des normes EDCH :


 
Nous proposons donc de substituer l’actuelle approche analytique et physicochimique reposant sur la notion d’eau potable, qui signifie que l’eau ne doit pas nuire à la santé, par une vision globale reposant sur l’utilisation de modèles biologiques complétés par des profils physicochimiques et fondée sur le concept d’eau biocompatible que nous définissons comme une eau favorable à la santé. 

 "Eaulistic", une méthode globale d'évaluation de l'eau

Élaborer un modèle d'étude nécessite un long temps de réflexion et de mise au point. Le physicien Emmanuel Ransford précise "qu'il n’est pas rare qu’une idée doive attendre des semaines, des mois voire des dizaines d’années de travail collectif pour déboucher sur un test effectif." 
(http://www.reecrire.com/reveillons-notre-pouvoir-de-creation-de-liberte-et-de-souverainete-avec-la-physique-quantique-%E2%80%A2-interview-demmanuel-ransford/

Ce constat liminaire posé, l’absence de référentiel en matière d’évaluation de la qualité des eaux de boisson nécessite de proposer un canevas méthodologique à la fois pertinent et novateur quant à l’objectif recherché, rigoureux et global dans la démarche, et assorti d’un coût optimisé.  

La trame complète de ce dispositif d’évaluation, issu de plusieurs années de recherche, comprend trois phases d’analyses complémentaires :
Voir : 



 

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